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Faites des gosses !

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Faites des gosses !
  • Un blog peu conformiste sur la grossesse d'une fille, croisement entre la pintade de compet' et the Big Lebowski. Les anecdotes drôles, les soupes à la grimace, le tout sur un ton non politiquement correct. Terroristes de la Mère Parfaite s'abstenir !
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9 septembre 2012

Epilogue

Je pourrai raconter qu’en l’espace d’une heure de temps après la première, j’ai eu des contractions toutes les deux minutes qui m’ont faites trembler de douleur.

Entre 0 et 10 Madame ? 10 PETASSE, EST CE QUE J’AI L’AIR D’ENFILER DES PERLES ?

Que j’ai à peine eu le temps de bénir la péridurale que le monito de mon Gnome s’est effondré.

Que j’ai vu 15 personnes rentrer dans la pièce me foutre des tuyaux partout, avec à peine un regard, en parlant de « code rouge » et "d'intervention urgentissime".

Qu’à ce moment là, j’ai su ce que signifiait avoir la plus grande peur de toute sa vie. J’étais tellement terrifiée que je n’ai pas pu sortir un mot jusqu’au bloc.

Que j’ai été endormie dans les 5 minutes sans savoir ce que j’allais trouver à mon réveil.

Que le jour suivant, j’avais l’impression de sortir d’un champ de bataille entre la balafre, les ecchymoses, les points de piquouzes, les bleus et surtout l’incapacité de me lever. Ce qui fait qu’on a du me laver putain de bordel de merde à  cul*.

*un mal pour un bien, car ça m’a poussée à me lever de rage une douzaine d’heure après éventration, alors que je douillais ma race

 

 

Mais, même si ce résumé est plus qu’édulcoré (je passe sur le perçage de poche au méconium, la sonde, le réveil dans le gaz, les jours suivants entre tranchées et embouteillage…),..

 

.....ce que j’aurai surtout envie de raconter….

 

C’est son regard, quand son papa est apparu avec lui pour la première fois dans mon champ de vision. Des petits yeux noirs très éveillés que je contemplais pour la première fois, mais que j’avais l’impression d’avoir toujours connu.

C’est cette impression de perfection quand j’ai commencé à regarder le moindre détail chez lui, ses mains, ses oreilles, sa petite bouche et son nez tout neuf, en ayant du mal à réaliser que c’était moi le constructeur.

C’est mon émerveillement qui ne m’a plus quittée depuis au moindre de ses gestes, de ses mimiques ou de son sommeil de plomb et même quand il me pisse dessus, me gerboule sur mon soutif ou me sort un pet foireux à déboucher les narines d'un mort.

C’est la banane qui se dessine sur mes lèvres quand j’entends ses petits couinements de souris qui donnent l’impression d’avoir marché sur Sophie la Girafe.

C’est son soupir de soulagement quand je le prends contre moi après avoir mangé comme un chancre (et un sagouin), comme si plus rien ne pouvais lui arriver à présent.

C’est sa position de petit poulet sur son père qui fait au bas mot 50 fois sa taille, alors que les deux roupillent comme des bienheureux sur le canapé….

 

Bref, je pourrai raconter que ça, ça vaut non seulement les 9 mois, les nœuds au cerveau, le cubi à se trimballer, la démarche de canard, la perte de dignité, mais également toutes les balafres, les bleus et les guerres du monde.

Et que je veux bien recommencer demain, maintenant que je sais qu’aucune sensation forte n’équivaut celle de tenir mon fils dans mes bras.

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27 août 2012

Message à toutes les poivrotes, fêtardes, working girls et autres bucherons indépendants à talons

Qui se ressemble s’assemble c’est bien connu. Même si je ne cherche pas forcément mon alter-ego parmi mes copines, j’ai quelques spécimens du même type non encore baleines dans mon entourage. Et qui m’ont parfois un peu cuisinée sur le devenir du bucheron libre à talons, une fois la machine de la procréation lancée. Des conversations qui m’ont fait plaisir, mais aussi amusée car cela masquait à peine l’intention assumée suivante : « Si elle, elle le vit bien, alors moi je devrai être laaaaaarge ». Bonjour la réputation :-) …

Au tout début et même avant, moi aussi j’étais carrément flippette. Allais-je devenir chiante à crever ? Sage ? Mémère ? Devrais-je laisser tomber toutes mes facettes pour n’en privilégier qu’une? Et bon sang de merde, qu’adviendra t-il de ma Liberté de Penser, d’Agir et d’Etre ?

Mais 9 mois dans ces conditions…c’est à la fois hallucinant de brièveté et tellement énorme en bouleversements. Alors évidemment à ce stade (cad au bord de l'explosion), impossible de parler de l’étape 2 cad le débarquement intempestif du Gnome dans ma vie. Mais au moins pour la grossesse, je peux essayer. Et dire que finalement, même si je ne connais pas la suite, je ne suis plus en mode flippette sur ces interrogations.

Bilan des questions que je me posais il y a 9 mois.

Est-ce que je vais devenir out au taf ?

Non. Toujours working girl et amoureuse de son travail, mais avec une niak d’enfer lorsqu’il s’est agit d’écarter les nuisibles, facteurs de stress pour le Gnome et son hôte.

Je pense quand même faire un break de 4 mois bien mérités. Mais je serai de passage de temps à autre histoire de ne pas perdre le fil. J’irai même plus loin : Comme j’ai une super tendance à la procrastination, je dirai presque que me sachant en sursis, j’ai carburé de plus belle afin de partir sereine. Dont acte, le boulo que j’ai abattu cette année est objectivement colossal. Et m’a avancée pour une bonne partie de l’année prochaine même si j’en fous pas une rame. J’aurai donc le temps d’apprendre à recomposer mon planning.

La fin approchant, j’irai même au-delà de cette performance annuelle en disant que je vois l’événement comme un excellent moyen de recentrer un peu mes priorités et de rompre avec mes mauvaises habitudes de taf. Je donne, beaucoup, trop même. J’ai tendance à porter des montagnes par pure conscience professionnelle et sens du service public. Et malheureusement et c’est un principe de vie : laissez penser à la bande de (majoritairement) branlots qui vous entoure que vous êtes capable, volontaire et hyper efficace et ils auront tendance à la jouer passager clandestin à vous laisser tout assumer (aka vous prendre vraiment pour une truffe). J’ai donc d’ores et déjà pris de bonnes résolutions : ne plus répondre aux mails dans la minute ce qui laisse entendre que je suis à bloc, ne plus répondre au téléphone en dehors d’heures décentes d’appel et surtout, surtout, apprendre à dire merde et doublement merde quand ça suffit les conneries.

Est-ce que ma conversation va se limiter aux mots-clés échographie, utérus, turbulette et j’en passe ? Vais-je faire le vide socialement parlant ?

Non plus., enfin c'est mon impression Toujours « amie de », « sœur de », « fille de » mais avec ce +1 qui, non content de ne rien cannibaliser, a permis un partage encore plus grand avec tous ceux qui le souhaitaient.

Mais aucun souci pour éviter de devenir mono-maniaque et continuer à parler du reste. A ma dernière soirée barbeuc, j’ai même participé activement à un revival d’anecdotes honteuses de chacun des convives sur ses déchéances alcooliques passées (comment j’ai dormi sur les chiottes, comment j’ai brumisé proprement mon repas par la fenêtre de ma voiture tout en conduisant, comment j’ai pris une cuite téléphonique, ou comment j’ai posé ma galette dans un port du Viet Nam avec les dockers du coin*….) Le seul bémol : évidemment en soirée, comme je suis pas bourrée, après quelques blagues salaces, faut que j’aille dormir tôt…

*Note : toutes ces anecdotes sont malheureusement vécues par votre serviteur sauf une…car je suis bien incapable de faire deux choses à la fois et la conduite prend toute mon attention.

Est-ce que je vais devenir physiquement mémère et perdre mon potentiel séduction ?

Conneries ça. On continue à prendre soin de soi. Je me suis même bien gâtée en coiffeur, massages et autres joyeusetés de gonzesse. C’est vrai cette histoire à la con « d’aura de femme enceinte ». On est tellement shootées aux hormones qu’on affiche un air (et la chanson va avec) serein, un peu hors d’atteinte, qui apparemment vous rend belle aux yeux des autres. Bon, le dernier mois n’est quand même pas la panacée, il faut bien l’avouer. Là encore moins que d'habitude, je ne me vois pas vraiment faire un duck face devant la glace en cambrant le cul, sauf pour me taper un fou rire.

images

Mais au fur et à mesure, on exige moins de soi-même. On pense moins à l’allaitement qui peut ravager les nibards et plus à le tenter pour le Gnome si ça nous botte. On pense plus à la vilaine cicatrice si on se fait ouvrir en deux pour le sortir, mais on croise surtout les doigts pour qu’il sorte sans encombre quelque soit le chemin. Bref, on devient un peu plus cool avec son apparence. Car les autres le deviennent aussi finalement.

Et surtout parce que de l’analyse captivante de mon nombril, je suis passée à celle encore plus captivante de ce qu’il y avait en dessous.

Cependant, je n’en suis pas encore au stade lendemain de cuite de la sortie du zouave et du combo chute d’hormones/premier passage devant un miroir.

 

Est-ce que je devrai abandonner ma manière de vivre indépendante au sein de mon couple ?

Oui, un peu quand même mais rien de fataliste là-dedans. Me concernant, je l’ai pas subi bien au contraire. Je l’ai voulu. Dans ma tête, je vois les choses autrement. Je suis là pour protéger le gnome, il est là pour nous protéger le Gnome et moi. On a besoin l’un de l’autre sur différents plans. Et ça paraît du coup totalement naturel.

Ca n’empêche pas les moments à soi. Ni les univers extérieurs. C’est juste qu’il y en a un de plus, fondamental, dans lequel on est liés sans qu’on se pose la question du choix ni du pourquoi.

De 1+1=1+1 et puis c’est tout, je suis passée à 1+1=2, puis à 1+1=3=famille. Ma famille, notion assez inédite pour moi (à part celle originelle).

 

Je n’ai jamais été très maternelle. Est-ce que je vais le devenir ?

Pfffff if you only knew the power of the hormones! Franchement et comme je l’ai déjà dit, les gosses ça m’a toujours laissée de marbre. J’ai un attachement à certains que je connais parce que ce sont ceux de proches et parce qu’ils ont bon caractère, mais pas plus qu’avec un adulte. Aucune envie de couver, aucun instinct de pouponner détecté jusqu’à présent. Si en avoir un m’a paru naturel, c’était pas pour les premières années où il a l’autonomie d’un bulot. Non, je n’ai jamais rêvé d’avoir un petit être totalement dépendant de moi et dont la fonction de départ reste de bouffer, gerbouler, et faire l’usine à caca. En gros, si on avait pu me le livrer déjà propre, sachant marcher, parler et de préférence pas con, j’aurai signé. La raison alors ? C’est parce que, quand je vois mes parents avec nous aujourd’hui, je trouve ça magnifique d’avoir transmis. Quand je me rêvais mère, je rêvais de conversations animées, de ballades, de découvertes. Bref, de choses qu’on vit avec un « grand ». Tout ça, c’était sans compter le fait de le sentir grandir en moi.

Ma mère m’a parlé du « miracle de la vie » au tout début de ma grossesse. Ca m’avait laissée un peu de marbre, je pensais surtout au fait que ça me faisait mais alors royalement chier d’en passer par là. Tu parles d’un miracle ! Mais comme elle avait raison…Je crois qu’on ne peut pas imaginer avant d’y être à quel point c’était inutile de se poser la question. Parce que le temps et la nature font le chemin pour toi.

Il suffit de regarder ces pages. Il a été tour à tour un état, un alien, un lardon, puis un Gnome ou un zouave, pour enfin devenir mon bébé et mon fils. Alors que je ne l’ai pas encore vu. Mais je le ressens déjà comme une vraie partie de moi, au sens littéral. Et comment un bout de moi pourrait me priver de ma liberté ? Ca serait un non sens…

 

Trois choses pour finir et pour démontrer le postulat qui résume somme toute ce post :

"OUI, on peut devenir mère et rester rock n'roll"

Nomber ouane : Au-delà de l'envie de voir sa bouille, j'ai actuellement une montée de côté obscur dans cette dernière ligne droite cad des envies de : me prendre une vraie bonne cuite, d'aller acheter un jean de poufiasse, et de préparer ma venue au prochain Hellfest.

Nomber tou : Pour la suite des évenements (suite qui va me tomber sur le coin de la gueule de manière imminente), confère le blog des Mauvaises Mères. Oui apparement on peut passer de l’autre côté de la barrière et continuer à être aussi déjantée. Un blog malheureusement (mais légitimement) vidé de sa substantifique moelle après publication officielle du bouquin…que je viens de commander.

Nomber tree : Ah et sinon pour reprendre la thématique du début de post, j’avais déjà parlé de Titiou Lecoq (qui, je l’ai appris au passage, est connectée niveau réseau à l’une des auteures de ce livre : Nadia, qui est elle-même chroniqueuse aux Maternelles)…Et bien la demoiselle s’est fendue d’un petit post fourre tout estival fort drôle et je ne peux que recommander son « interlude anecdote » qui m’a extrait tellement de larme de rire que j’ai cru pondre dans l’heure….


CQFD

20 août 2012

Petit débat autour du siège ou de l’humour douteux du Gnome in utero

Je l’avais évoqué dans le post précédent : mon petit nabot était super bien en siège aka « bonjour, je vous présente mon cul ».

Mais qu’est cela le siège ? Car il n’y a pas un, mais plusieurs types de présentation par le luc avec une loi d’emmerdement associée à chacune quelque peu différente.


Voir le site césarine pour les infos (et les suites si c'est la merde)

Un Gnome est censé commencer à se retourner vers la fin du 6ème mois. Autrement-dit, à la 3ème échographie, il y a pas mal de chance pour qu’il soit déjà en position dite céphalique, donc tête en bas, prêt au départ. Mais bon, certains sont plus lents que d’autres, donc on dit que jusqu’à la 35ème SA, il peut faire encore son looping. Au-delà, le corps médical se montre assez pessimiste sur un retournement tardif : pas de place disent-ils. Alors, il faut commencer à réfléchir sur le mode d’accouchement parce que la ponte par les fesses (du bébé s’entend), c’est pas de la tarte. A ce moment là, on se dit qu’on est vraiment vernies, car la proportion de ces bourricots in utero ne dépasse par les 5%.

A ma 37ème semaine SA, bien que Gnome 1er semblait procéder à un déménagement tous les soirs, je sentais toujours sa tête la haut après la java.

Donc je pouvais me considérer comme caramel.

Pas très urbain de la part du Gnome me direz vous tout ça. Mais je ne peux pas critiquer : j’ai moi-même été une bourricote. Je suis née à l’hôpital Saint-Antoine en l’an de grâce 1980 par voie basse et en siège décomplété. J’aimerai rendre hommage à ma maman ici qui a réalisé cet exploit en l’absence de péridurale. Mais nos mamans étaient bien plus des warriors à l’époque que nous, petites princesses aseptisées (enfin je parle d'une généralité, pas de certaines de ma connaissance à qui on peut rendre également hommage car elles en ont malgré tout bien chié). Coïncidence me direz vous ? Pas tant que ça. Selon ma SF, il paraîtrait que ça soit dû à une forme particulière de l’habitacle, qui fort heureusement se détend pour les suivants. Donc petit cadeau des gènes.

Quel cheminement à partir de tout ça ?

Question n°1 : Est-ce qu’on tente une version ?

La version est une manœuvre qui consiste, pour un gyneco, à bousculer un peu le nain pour le faire retourner. En gros, on appuie sur la tétête et sur le cucul dans le sens souhaité jusqu’à ce qu’il daigne pivoter. Apparemment d’une ça douille, de deux si Gnome n’apprécie pas, il peut décider de sortir et de trois, il y a des grandes chances pour que ça foire (soit tu peux courir, soit c’est réussi mais le soir même le loustic revient à sa place préférée…). Donc pour moi c’était niet direct. Si il était content d’être comme ça, je n’avais pas envie de le soûler.

Question n°2 : Quelle solution pour sortir ce petit enf rebelle ?

Tout dépend de la politique de la maternité. Certaines vous imposent une césarienne d’office. Pas nécessaire cependant de sauter au plafond en criant au scandale : c’est peut-être plus par crainte d’une équipe moins bien formée à la voie basse dans ce cas, que pour éviter simplement de se faire chier. Dans ce cas, bien réfléchir et se renseigner si on souhaite avoir le choix et changer d’endroit. Ca n’était pas la politique de ma mater : on m’a proposé les deux possibilités si tant est que cela soit faisable.

Pour le savoir, on vous prescrit une radio du bassin. Parce que l’idée est quand même que la tête doit impérativement passer une fois que le reste est déjà sorti. Donc mesure du périmètre crânien du gnome, estimation de son poids à la naissance et mise en adéquation avec la largeur de la maman.

Inutile de penser que parce qu’on a les hanches larges, ça passe crème (ou la réciproque). On parle ici des dimensions internes du bassin qui peuvent être sans rapport avec l’amplitude de l’assise. Par contre, concernant les dimensions du Gnome, mieux vaut évidemment une petite crevette qu’un gros sumo.

Gnome 1er étant de petite taille, la SF m’a prévenue : si ça ne passe pas, on ne se pose pas la question et on programme une césa. Si ça passe….et bien c’est moi qui hérite du choix entre voie basse et césa. Chouette comme dilemme non ?

Donc j’ai consacré mon début du mois d’aout -avant la fameuse radio- à réfléchir sur cette question dont voici les résultats :

La césarienne programmée :

cesarienne-obligatoire-L-1

Les pour :

-          Les risques sont bien maîtrisés pour Gnome

-          On en chie pas sur le coup : adieu contractions, travail et torture pendant des heures

-          On connaît la date de la ponte donc tout le monde peut s’organiser

-          On ne se déglingue pas le fondement

Les contre :

-          Bébé se prend une salve d’analgésique et donc est un peu pompette quand il sort : adieu le regard intense et éveillé

-          On est en vrac et la couture dure 45 bonnes minutes, donc on doit se résoudre à laisser le peau à peau et le premier contact au papa.

-          5 minutes et pouf il est dehors. Un sentiment de se faire un peu voler son moment, de ne pas avoir de transition.

-          Risque d’avoir des difficultés à se lever, à s’en occuper les premiers jours.

-          Pour toutes les raisons précédentes, probabilité forte d’un allaitement foireux.

-          Risques même si minimes liés à toute opération

-          Risques de se taper une belle balafre (c’est un peu la roulette russe niveau cicatrisation) et d’en baver sur les jours suivants

 

La voie basse :

voie basse

 

Les pour :

-          C’est quand même naturel ! On vit son moment, on s’en occupe quand il sort, on peut se relever rapidement si tout se passe normalement.

-          La montée de lait se fait toute seule grâce aux hormones

-          Pas de risque lié à une opération

-      Contrairement aux idées reçues, ça se pratique et c’est faisable ! Il faut juste que l’équipe soit open aux manœuvres qui sont un peu plus techniques pour sortir le zouave une fois qu’on a réalisé une partie du job.

-          Et une spéciale kacedédi : ma mère l’a fait donc je peux le faire.

 

Les contre :

-          Aléas beaucoup moins probabilisés (on peut quand même passer en césa d’urgence)

-       Ultra sportif même sous péridurale. Faut avoir des bons abdos et faire une grosse partie du taf car le corps médical ne peut toucher le bébé qu’une fois le plus gros passé sous peine de lui faire relever les bras par réflexe (et là, c’est la merde…).

-          Risque d’épisio évidemment plus élevé

-       Petit gnome peut avoir quelques soucis moteurs à la sortie bien que largement soignés (perso j’avais eu un hématome cervical et j’ai du être langée en crabe quelques temps. Mais aujourd’hui et quand je suis pas en mode baleine, j’ai la mobilité d’un ouistiti).

Quand je vous disais que c’était chiant pour choisir…Evidemment le côté propre, rapide et maîtrisé fait pencher plutôt du côté de la balance de la césa. Mais personnellement, j’ai un réel problème avec le fait d’être séparée et pas opérationnelle pour lui à la sortie. On est en fusion pendant 9 mois et l’accouchement est déjà une séparation violente. Rien qu’à l’idée de ne faire que l’entre-apercevoir pendant ses premières minutes de vie extérieure, puis de ne pas être foutue de m’en occuper totalement les jours suivants, ça me rendait malade.

La veille de la radio, on a passé la soirée avec chéri à en parler et à regarder les infos là-dessus. Je n’en menais pas large. Avoir la responsabilité de choisir me flippait presque plus que le reste. J’étais tentée par la voie basse, mais freinée par le fait que ça soit peut-être plus risqué pour lui. A la fin de la soirée, je commençais à me résoudre à la césarienne…

Et puis le jour J de la radio, je me prépare. Le midi, mon père dit bonjour au Gnome et me dit que c’est bizarre et qu’il n’arrive pas à savoir ce qu’il a sous la main, mais je n’y prête pas vraiment attention.

 L’après-midi, je passe dans le tuyau de la NASA. On me demande si la grosse bosse là en haut, c’est la tête. Je réponds oui car l’ayant encore tâté la veille au soir, j’avais bien la boule caractéristique.

Personne ne me dit rien, je sors. Je prends mes résultats et dans l’ascenseur on les dépiaute, fébriles, attendant de savoir si ça passe ou pas.

Je ne comprends pas de suite. Je vois les mesures, je constate que ça passe mais la photo est bizarre. Dans le noir et le gris, y a un gros rond, juste tout en bas de ma colonne vertébrale. Et puis je lis « position céphalique ».

…. ?

…….. ?!?

……………Ce petit salopiaud s’était retourné dans la nuit !

Je rentre chez moi….pour constater qu’effectivement, au lieu d’une petite boule bien délimitée, j’ai à présent un gros steak vallonné au niveau de mes cotes.

Pourquoi s’est-il décidé pile poil là ? Coup de cul ? Parce que ma sœur lui avait méthodiquement demandé chaque jour précédent de se retourner ? Parce qu’il a senti que ça m’arrangerait quand même pas mal ?

J’aurai plutôt tendance à dire qu’il a un humour du genre potache et un peu bas de gamme…tout comme sa mère 

18 août 2012

Post-express : Note pour plus tard...

Comme j'ai pu l'évoquer ce matin avec une copine :

La prochaine fois qu'il me prend l'idée saugrenue de me vautrer dans le pêché originel dans l'idée de concevoir la vie* un jour de novembre ou de décembre futur du reste de mon existence de femme nubile,

remember....

temp

Nan mais 37/38 ??? seriously ????

 

Remember ce samedi après-midi béni du mois d'août à J-20 théorique

où ce CONNARD de thermomètre vient d'atteindre les 36° SA RACE,

et où j'agonise, tel un éléphant de mer jeté sur une plage et donc le cul aurait malencontreusement atterri sur un barbecue qu'on aurait allumé là

 

Remember et PREND TA PUTAIN DE PILULE

*certains se trouveront forts étonnés de cette formulation élégante de ma part. J'ai sciemment censuré ma prose afin de ménager certains lecteurs familiaux. J'espère qu'ils salueront cette petite attention.

 

9 août 2012

9ème mois, ou comment j’ai enterré ce qu’il me restait de dignité

 

Hier, on m’a posé la question qui tue. Guess what ?

….. « C’est un garçon ou une fille ? »

….nan

…. « Comment il va s’appeler ? »….

Nan plus, même si j’y ai régulièrement droit

On m’a demandé combien j’en voulais. Conseil d’amie : ne JAMAIS demander à une baleine de 8 mois combien de fois elle veut pondre. La réponse risquerait fortement d’être biaisée, négativement parlant.

J’ai terminé le mois de juillet sur les chapeaux de roues : une dernière semaine de boulo à rentrer tous les soirs à pas moins de 8h30, des restos, verres et sorties afin de profiter une dernière fois de petits têtes à têtes de working-girl-de-sortie-de boulo-qui-n’a-pas-de-Gnome-qui-l’attend-chez-elle, et une première semaine de congé mat’…entièrement consacrée au GC (Grand Chambardement).

Pendant 7 jours, j’ai poncé, j’ai peint, j’ai récuré, lavé, cuisiné (et oui, allez comprendre, ma compétence de cuistot inexplicablement abandonnée depuis des mois est revenue), fait du shopping pour gnome.... Tout ceci, grâce à un temps de chiotte parisien permettant de ne pas monter au-delà des 20 degrés pour un mois de juillet, et à une forme encore bon pied bon œil.

Puis je suis partie dans le sud en pensant « chouette LA QUILLE ». Avec la chambre prête et le boulo torché, je me suis dit que je n’aurai plus qu’à profiter de mon dernier mois pour buller sereine au son des grillons et les pieds dans l’eau.

C’était sans compter sur ce que j’intitulerai « le monde merveilleux du 9ème mois » cad celui où comme le titre l’indique, tu pensais avoir laissé tomber déjà une bonne partie de ta dignité, mais tu étais encore loin du compte. ……En fait, tu en étais tellement loin, que je conseille la lecture de ce post uniquement aux baleines du même stade ou à celles qui ont déjà connu, mais pas à celles qui s’acheminent lentement mais sûrement vers cette période bénie.

Le sac de patate en question

enceinte

http://www.cyrilalmeras.com/photos/maternite/IM6CA_-9667-enorme-bidon-fish-eye.jpg 

 

Déjà, le Gnome devient juste énorme. Tu te rappelles avec émotion de ce début de 8ème mois où tu te trouvais très sphérique et où tu pensais que c’était pas possible de faire plus gros. Ben si, tu peux. Sans prévenir, le loustic se met à dépasser la barre des 2kg bien tapés ce qui, avec le liquide, le placenta et tout le pataquès, te donne juste l’impression d’avoir avalé une pastèque grand prix du salon de l’agriculture. Il paraît qu’une fois sorti, il te semble tout petit. Comme quoi, tout est une question de perspective. Quand il me fout une châtaigne, mon flanc gauche prend un angle droit du genre inédit, et j’ai le sentiment qu’on lui a fourni un pied de biche avec tout le reste.

La vélocité d’un bulot

En dehors des « Hiiiiiiiii », « Huuuuuuuu » et autres élégantes grimaces que tu te payes en plein milieu d’une phrase et qui te font passer pour un Gilles de la Tourette, la conséquence directe du sac de patate reste  évidemment ce petit truc en plus dans la démarche et la gestuelle dont seuls les  cétacés ont le secret. S’asseoir, ça reste le truc le plus simple même si le terme « s’avachir lourdement » serait plus approprié. C’est se lever qui relève du défi si une main aimablement tendue ne se présente pas pour t’aider. Tu finis par réussir après quelques frayeurs de rechute, mais le beuglement de démoulage de cake qui accompagne l’effort te fait perdre toute délicatesse féminine (si tant est que ta tronche rougeaude sous l'effort, ainsi que ta position en crabe n'aient déjà fini de l'annihiler). Le descriptif s’applique aussi à un changement de position allongée (passer d’un Bide flanc droit à un Bide flanc gauche par exemple), ou bien lorsque tu dois soudainement monter une marche ou une inclinaison de trottoir à 10% en te tenant une hanche à la manière d’une big mama.

Ca c’est pour les conséquences directes.

Après tu as les conséquences sismiques vers le haut, puis vers le bas.

 

La délicatesse d’une chipolata

Vers le bas, en plein été, étant donné toute la compression veineuse, c’est avec une joie non feinte que tu observes l’intégralité de ta gambette et particulièrement son extrémité enfler comme Coluche dans Banzaï après une piqure de moustique. Un petit trompe l’œil sympathique qui te fait l’effet d’avoir pris quelques 5 kilos en une nuit et de la plus belle influence sur ta confiance en toi (conseil aux futurs papas : c’est LE moment pour complimenter et chouchouter votre moitié et demi et si cela reste difficile, d’au moins éviter toute blagounette à propos de ses renflements divers).  De dos, ta cheville ressemble juste à un pied d’éléphant (qui fait mal en plus) ce qui ajoute à ta grâce déjà naturelle. Heureusement, dans des cas chanceux comme le mien, tu as une sœur ou un proche qui sait comment faire un drainage lymphatique du pied (il s’agit de comprimer le bout des orteils dans sa main en étau, et de faire glisser vers la cheville en massage à l’aide d’une crème. Si c’est efficace, on sent de petites « bulles » péter sous ses doigts : c’est la flotte qui circule). Avec une bonne hydratation et quelques douches bien fraîches, ça limite relativement les dégâts.

La bonne nouvelle ? Ca fait gonfler la balance certes, mais de manière factice car tu perds tout quand tu ponds.

Le raffinement d’un Jean-Claude Van Damme

http://jeanclaudevandamme.free.fr/videos/rot.wmv

Vers le haut, c’est plus pernicieux. Comme ton estomac trouve la place qu’il peut -cad pas beaucoup à présent-, la digestion n’est jamais une sinécure. Mais les remontées acides ne sont pas ce qu’il y a de pire pour ta dignité. Non, le pire c’est que tu honores ton entourage (proche ou lointain, tu n’es pas du genre à faire de la discrimination) par des petits rototos incontrôlables qui, même la bouche fermée, sont du même ordre que la remontée de gaz que tu te payes après un verre de coca cul sec (bruit douteux et gonflement des joues qui feront passer toute tentative de dissimulation comme pitoyable). Parfait pour les réceptions de l’ambassadeur.

A noter qu’en bonne bucheronne, j’ai toujours pris un malin plaisir à lâcher des gros rots bien dégueulasses à la Cameron Diaz en soirée beuverie, ou une petite perle salope dans le nez de mon frère lorsque celui-ci me suis dans l’escalier ou se tape une sieste sur le canap, ce qui aurait dû contribuer à me faire philosopher sur cet aspect.

Car oui je l’avoue, à 32 presque balais, le triptyque « caca-pipi-prout » me fait toujours hurler de rire au grand désespoir de ma mère qui estime que je suis restée bloquée au stade anal. Elle n’a pas tort car je suis capable (et des gens peuvent témoigner) de faire des digressions métaphoriques sur le trou du cul et ses différents comportements pendant de longues minutes et de préférence à table sinon ça serait pas drôle.

Mais croyez moi : même en étant comme moi free avec son corps, on perd tout sens de l’humour lorsque cela se produit sans qu’on s’y attende ni ne puisse y faire grand-chose.

J’ai bien essayé de rire à la dernière caisse que j’ai lâchée comme ça sans faire exprès en présence de ma moitié (que j’avais toujours jusque là épargnée de mes jeux abrutis, conservation du glamour oblige), mais plus je riais, plus j’en lâchais d’autres. Ce qui après quelques années de maîtrise absolue de cet art et de tentatives de faire croire à mon chéri que j’étais une princesse, a fini par profondément me dépiter…

Conclusion : au 9ème mois, mangez léger, portez des bas de contention et surtout....évitez les lieux mondains car vous n'êtes plus sortables.

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30 juillet 2012

Cours de préparation à l’emmerdement : Suite

On a commencé rapidement après et les deux premiers cours se sont vraiment bien passés. Celui sur l’allaitement était très déculpabilisant, le discours étant axé sur le principe de « vous savez faire par instinct donc faites vous confiance » et « si ça marche pas, c’est pas grave ». On a même parlé des moyens de s’envoyer une bonne coupette (boire PENDANT la tétée, la grande classe internationale du plus bel effet au resto !) en discutant du fait que l’alcool mettait environ 3 ou 4h avant de s’éliminer du lait (Je revois au passage les commentaires des TMP sur les forums pour celles qui osent poser la question : Mais es-tu réèllement obligée de boire alors que tu allaites ? N'est-ce pas plus important la santé de ton bébé ?...Et ben on peut concilier les 2, morue ! Il fait actuellement 33°, je pèse 10 Kg de plus et j'en chie alors OUI, penser à un pastis glaçon suffit à me remplir de bonheur, même si début septembre, j'aurai probablement moins besoin de me rafraîchir.)

Le second cours sur la relaxation, nous étions seuls, les deux autres couples n’étant pas venus. Je suis arrivée en vrac, car j’étais dans ma semaine de déconfiture après un second trimestre de gazelle. J’avais des contractions que je ne comprenais pas. Elle m’a examinée, m’a chouchoutée et s’est montrée très maternante avec moi. Elle a pris de mes nouvelles après m’avoir envoyée à l’hosto pour vérifier. J’étais vraiment contente du feeling que j’avais avec elle.

Et puis on s’est revu de manière condensée pour les 5 cours de fin au cours du 8ème mois. Et, sans savoir si elle avait un pépin personnel ou si elle se permettait juste d’exprimer son côté obscur au fur et à mesure des séances, elle a commencé à nous faire chier. Chéri plus vite que moi, mais il n’a pas les hormones de la patience lui.

Ca a donc commencé à coincer pendant les deux séances, suivies d’affilée, sur les aspects techniques. Après un début anatomique sur la tronche qu’avait un bassin et ce qu’on allait se faire déglinguer en détail, elle nous a proposé, sans transition, de nous « lever et de faire comme si on se baladait dans la forêt ».

……

« Uh ? » de l’assemblée

……

« C’est quoi cette merde ? » en aparté du chéri

 

Mais on s’est plié, dociles, et on a commencé à marcher comme des cons dans une pièce de 15m². Franchement, faire ça sobre, c'est un peu craignos...

Nan on est pas allé jusque là...Mais dans l'esprit, on s'en rapproche

Et puis surprise, voilà qu’elle nous demande de faire comme si on devait attraper une branche en hauteur, la pousser bas vers le sol puis la faire remonter doucement. Moui….bon….je sens le chéri qui se raidit de plus belle, mais on fait l’effort. Chaque attrapage de branche donne lieu à un feedback de sensations. Je comprends qu’il s’agit là d’une première approche de la conscience du corps et de la manière dont on peut accompagner le travail. Sauf que l’exercice dure une bonne demi-heure avec 4 ou 5 branches chopées…. la barbe ! Allez raconter ce que vous ressentez à l’idée de vous battre avec une branche à la con qui n’existe même pas. Par-dessus le marché, elle repère que mon accompagnant semble particulièrement gavé (c’était pas bien compliqué vu sa tronche) et ne trouve rien de mieux à faire que de le traquer en l’incitant à la choper de manière plus convaincue cette salope de branche. A la fin il était tellement convaincu que j’ai cru qu’il allait lui mettre virtuellement dans la gueule….

On ressort de là et on s’engueule. Bien que reconnaissant que l’exercice était très con, je lui dis que de l’avoir senti gavé m’avait stressée, qu’il avait manifestement exprimé sa désapprobation (par des soufflements exaspérés) et que c’était malpoli.

Puis on en reparle à froid et je comprends que c’était aussi maladroit de sa part à elle de le traquer alors que visiblement ça n’est pas son truc. Et je me dis aussi qu’elle s’y prend bizarrement. Même moi qui suis un peu au courant des techniques relaxation car ma mère en fait dans sa profession, j’ai trouvé le truc pour le moins farfelu. Alors je n’imagine même pas pour des gens qui n’en n’ont jamais entendu parler et qui ne sont absolument pas habitués à prendre conscience de leur corps et leurs sensations via ces méthodes…Surtout en groupe et surtout sans expliquer le but de la manœuvre au départ.

Mais on convient d’y retourner avec une certaine volonté d’éviter les manifestations de gavage explicites et de prendre ce qu’il y avait à prendre.

Et puis viennent les cours de mise en pratique. Le fond ? Très intéressant. On y a appris à maîtriser à la fois le souffle et nos muscles. A positionner le bébé rien que par la force des abdos, pour mieux le sortir dans l’axe. Sauf que, sur la forme, madame était d’une humeur que l’on pourrait qualifier de chiotte. Et se mettait à nous engueuler en prenant la tête entre ses mains dès qu’elle estimait notre exercice mal interprété et avec manque de conviction. Mais j’ai envie de te dire que je n’accouche pas tous les jours d’une, et que de deux, difficile de se mettre en situation lorsqu’on n’est pas littéralement en train de pondre ! Lorsque sa mitraillette s’est focalisée sur moi, je me suis retrouvée à la même croisée des chemins que celle que je rencontre habituellement lorsque l’on essaie de m’apprendre un truc et qu’on m’engueule sans me laisser le temps ou la latitude de m’adapter :

Option 1 : Je rentre ma colère, donc je chouine pour la faire passer parce que ça me demande un effort considérable.

Option 2 : Je libère tous les démons de l’enfer. Grand soulagement pour moi mais champ de ruine à la fin…

J’ai évidemment choisi l’option 1 par nécessaire retenue, tout en lui disant que je n’appréciais pas de me faire engueuler dans ce type de situation et que ça allait pas le faire. Elle semble bien emmerdée, s’adoucit….tout en me demandant en partant de ne pas lui en vouloir car « c’était pour mon bien ». Mais bordel de merde, d’où tu as vu que m’engueuler comme si j’avais 12 ans alors que j’en ai 20 de plus était pour mon bien ?

Cerise sur le gâteau ? Elle a commencé à systématiser les plaintes du genre « j’étais malade hier, vous avez de la chance que je sois là aujourd’hui ». Ou encore : « logiquement à cette heure là, je prends un dépassement. Je l’ai fait pour vous »…. A 3h de l’après midi ?!?

Alors là t'es mal tombée espèce de buse : les cours, ça me connaît. Il se pourrait même bien que ça soit mon job. J’ai connu des enseignants qui systématiquement, lorsqu’ils entrent en cours, expriment leur fatigue ou leur lassitude, comme si c’était nous faire un honneur que d’être là. Mais putain, si t’es pas content d’être là, reste chez toi ! Je peux terminer mes cours à 21h45 après une journée pleine, et ça me viendrait pas à l'idée de me plaindre. Sauf pour m’excuser du fait que je peux raconter de la merde à mes moments de fatigue. Et debout, en cours de 3h avec un amphi de 100 grognards, on est loin du compte de 3 pauvres baleines pendant 45 minutes un après-midi ! Alors pour le mur des lamentations, on repassera...

Le dernier cours a été plus neutre. On a vraiment appliqué la méthode respiratoire, baleine après baleine. Et elle a considéré ma situation personnelle pour me prodiguer un conseil précieux : ou comment accoucher en décubitus latéral cad une position où la puissance abdominale est à son top (en pétant en coup, ça veut juste dire allongée sur son flanc gauche, jambe droite en l'air, jambe gauche tendue et bloquée). La raison ? D'une, mon gabarit -toujours lui- me le permet, le genre de compliment de championne qui fait un peu oublier qu'elle m'avait parlé comme à un âne. De deux....Gnome 1er, oui, lui même, est TOUJOURS en siège décomplété à quasi 35 semaines le salopiaud.

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OUCH !

Et quelque chose me dit qu'il n'a pas, mais alors PAS DU TOUT, envie de bouger son cul de là. Ce qui au choix me contraindra à une césarienne programmée ou à un accouchement de marathonienne car il faut le savoir, par le siège, c'est maman qui fait tout le boulo. Un juste retour des choses puisque j'ai moi-même fait le coup à ma mère il y a plus de 30 ans...

Du coup, ça m'a un peu réconcilié avec elle. Reste donc à savoir si la suite me confortera dans l'utilité de ces cours...ou si j'aurai finalement fait tout ça pour peau de couille !

26 juillet 2012

Cours de préparation à l’emmerdement : Le choix de la méthode

Aujourd’hui, j’ai finalisé mon dernier cours de préparation à l’accouchement et j’ai attendu tout ce temps pour commencer à en parler car mes impressions là-dessus ont été assez partagées.

Au commencement, j’étais paumée. Cours classiques à l’hôpital, sophrologie, yoga, prépa aquatique, chant prénatal ou haptonomie…encore cet éternel problème du choix multiple auquel sont confrontées toutes les femmes enceintes d’aujourd’hui.

Comme d’hab, j’ai bouquiné. Je n’étais pas forcément contre la prépa classique à l’hôpital, mais j’avais envie de sortir de cet univers un peu trop médicalisé à mon goût et de voir ailleurs si le squelette du bassin en plastoc y était.

Bon, le yoga, la sophro…c’est sympa, mais le côté « ultimate relaxation » me semblait un peu too much et réducteur. En gros, je trouve la relaxation nécessaire, mais pas suffisante à une bonne préparation. Manque cruellement le côté un peu scientifique et technique de la chose donc je n’étais pas chaude. Idem pour l’aquagym.

Le chant prénatal qui consiste à chanter et jouer sur le fait que le Gnome réagit notamment aux sons graves ? No way. Mais alors même pas en rêve rien qu’un peu. Je m’imaginais déjà en cercle en mode chant de baleine façon chorale de la secte de la Déesse de la Ponte. Et je n’ose imaginer les chansons de merde qu’on nous impose là-dedans. Bon après je suis pas bégueule : si on me laisse chanter Roots Bloody Roots en communauté, je peux changer d’avis. D’autant que niveau son grave, je devrais être dans les cordes. Non ? bon ok, au suivant.

Ben quoi ? si on superpose cette vidéo à l'accoustique de la précédente, ça le fait non ?

J’ai découvert l’haptonomie. Concept plutôt séduisant à la base, même si j’ai mis le temps pour comprendre ce qu’il en était réellement. L’idée est de « communiquer avec bébé » par le toucher. L’haptothérapeute aide les futurs parents à se concentrer sur le zouave, et placer les mains de manière à « l’appeler », jouer avec, voir à le changer de position et donc être en mesure de « l’accompagner le jour J ». Pourquoi pas ? me suis-dit. Je commençais déjà à expérimenter cette fameuse communication à l’époque, cela ne me semblait pas idiot. Je suis allée raconter ma lubie au chéri. Qui m’a adressé en retour son plus beau sourcil en accent circonflexe. Et de toute sa hauteur testostéronée de me dire : « c’est quoi cette merde ».

Explications...

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Réaction

Comme je souhaitais qu’il soit présent ET impliqué, ça me laissait un peu dans l’embarras niveau choix. J’ai donc opté pour une sage femme libérale qui œuvrait dans le coin, avait quelques bons avis sur Internet et dispensait à la fois des cours d’haptonomie et des cours de préparation classique. Je me suis dit qu’en choisissant ces derniers, non seulement ça serait sûrement moins l’usine que l’hôpital, mais j’aurai sûrement droit à un petit melting pot d’explications scientifiques et de moins scientifiques. Bref un truc perso et un peu mixé qui me convenait pas mal dans l’idée.

L’entretien pré-séances m’a beaucoup plu. En arrivant au cabinet, une tunisienne d’une cinquantaine d’année m’ouvre la porte assez chaleureusement, avec une voix rocailleuse de fumeuse et une attitude détendue. Effectivement, le programme avait l’air très sympa : un cours sur l’allaitement, un cours sur la relaxation, deux cours sur les aspects techniques et 3 cours (les derniers) sur la mise en pratique du jour J. Le tout en présence de deux couples supplémentaires maximum avec implication du papa encouragée

Et elle a eu la question magique : « Que cherchez vous ? ».

Je lui réponds que je cherche quelque chose d’un peu personnalisé, me permettant de me faire une idée sans recette universelle, car je suis une bourrique qui aime aller à la pêche aux infos mais qui a juste horreur de se faire coacher avec des règles imposées. Ca a eu l’air de lui plaire. Elle ne m’a pas poussée à l’haptonomie malgré mes questions, en me précisant bien qu’il ne s’agissait pas d’une véritable préparation, mais d’un « plus ». J’ai apprécié le côté non commercial. Et cela m’a confortée dans l’idée que tous les cours de ce type ou type yoga, sophro, ou piscine purs sont peut-être très bien en complément ou en tant que multipare expérimentée. Mais pour une première expérience de baleine et alors qu’on est avide de détails, de techniques et d’échanges, c’est peut-être moins adapté.

12 juillet 2012

Un mariage et une femme enceinte

De retour d’un séjour aux environs montagneux de Béziers. Des noces de cinquantenaires réunissant pas mal de membres de ma famille élargie -donc moyennement intimes- et d’un paquet d’inconnus, sous la forme d’un we prolongé de 4 jours de fête et de vie en communauté.

Inutile de dire que je flippais un peu à l'idée d'y aller. Ne serait-ce que parce que je ne pouvais pas emmener en train mon indispensable du moment. Rouge à lèvre ? Paire de Louboutin ? Que nenni : mon superbe coussin d'allaitement qui ne me quitte plus depuis des mois, sur lequel je m'avachis la journée et surtout, sur lequel je dors à peu près correctement car il me sert de repose-Bide.

Le débat du jour est donc le suivant : peut-on survivre à un gros et long mariage par 30 degrés alors qu’on est sur la dernière ligne droite de la ponte (soient 8 semaines) ?

Je répondrai oui, si, après les 12 travaux d’Astérix, vous êtes prêtes à vous taper les 3 épreuves d’Obélix, couteau entre les dents.

Epreuve n°1 : Savoir garder le rythme

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Pitch :

Un mariage, c’est sport. On vous trimballe partout. On a toujours la bonne idée de faire ça dans un lieu et à un mois où il fait une chaleur à crever et on ne pense pas vraiment aux accès pour personne à mobilité réduite au sein des activités ludiques organisées.

Les faits :

J’ai fièrement monté toutes les marches du village pour atteindre l’église lestée de mon sac de patates de 7kg, traversé des rivières, escaladé des cailloux, dormi 6 heures par nuit, sur lit superposé, mangé à heures anarchiques et fait 5h de bagnole et 5 de train en une journée.

J’ai courageusement supporté de voir mes petits pieds enfler comme des saucisses sous l’effet de la chaleur et du poids, initiant un combo glamourissime tong/boudins, très en vogue pour l’été.

J’ai patiemment attendu assise le cul dans une piscine ou une rivière que le club des bourrins picolos ait fini de s’amuser sur les activités de karting et de canoë-kayak sur rapide, alors que j’avais qu’une seule envie c’était de leur DEFONCER LE CUL A COUP DE RAME, DE CARAPACE DE TORTUES ET DE PEAUX DE BANANES BORDEL.

Verdict :

Victoire par KO de la femme enceinte, armée de patience, d’abnégation et d’un mental d’acier.

Epreuve n°2 : Résister à la tentation

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Pitch :

Un mariage, c’est décadent. On fait le plein de bouffe, d’alcool, les gens ne jurent que par le rosé même à 11h du mat' et finissent le soir dans un état tout à fait indigne à coup de sauts tout habillés dans la piscine, de blagues de potache à la bonbonne d’hélium qui traînait par là et de titubage en règle entre les tables.

Les faits :

J’ai supporté de voir passer sous mon nez du rhum, du rosé, du rouge, du blanc, du whisky, de la sangria, du pastis et j’en passe pour me contenter de l’imagination illimitée des organisateurs en matière de soft : coca, coca light, eau (est-ce utile d’ajouter que j’ai horreur du coca ?)

J’ai vaillamment raccroché les wagons pour rester dans l’ambiance en lançant quelques blagues salaces et en étant bon public malgré un grammage et donc une logique sensiblement différente de la communauté.

Verdict :

Victoire de la femme enceinte adaptable et sérieuse, malgré quelques écarts (des vols de verres qui traînaient afin d’y tremper les lèvres et d’en frissonner de plaisir l’espace d’un instant à l’abri des regards). Avec en bonus la chance unique d’observer le comportement du poivrot en milieu naturel d’un œil lucide et extérieur. J’ai pu constater à ce titre que non seulement le bourré est d’un niveau de raffinement et d’une dignité à en rendre jaloux Jacquouille La Fripouille….mais aussi que le bourré pue un max le clodo imbibé de Villageoise, même au lendemain de son forfait. Et par-dessus tout, qu’il n’est pas chose sereine que de passer la nuit avec le poivrot, surtout lorsque l’on est soit même dotée d’un nez à enterrer n’importe quel œnologue.

Ce qui m’a amenée à une certaine introspection voir remise en question sur mes crimes passés (mais dont les conclusions s’envoleront instantanément le jour de mon premier prochain vrai verre, ne te fais pas de fausses joies chéri).

Epreuve n°3 : La violation du périmètre de sécurité du Bide et de sa propriétaire

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Pitch :

Un mariage, c’est aussi un mélange plutôt bariolé de pas mal de gens, de tous horizons et une variété de définition du mot « intimité ». Avec, dans une très large majorité, une certaine myopie face au risque de réactions agressives (comme se prendre une bordée d’insultes, ou une main à travers sa gueule). De loin l’épreuve la plus dure de toute ou comment encaisser la présence de tout un ramassis de blaireaux (eautes) qui se mêlent de ton fondement, sans mettre pour autant une sale ambiance ou laisser imaginer que ce sont « les hormones ». Le challenge : arriver à totalement désolidariser sa facade extérieure de ses pensées intérieures les plus viles.

Les faits :

Assise peinard sur mon transat, à moitié au soleil et sirotant mon eau 

-          Fais attention, tu devrais te mettre à l’ombre ! tu vas donner chaud au bébé

-          (sourire contrit) : Merci, mais ça va bien, je n’ai pas très chaud pour l’instant

-          (pensée intérieure) Ben tiens, la régulation thermique d’une femme enceinte est en panne, c’est bien connu. Un peu comme celle de ton cul

Dans la cuisine, alors que je foutais deux morceaux de sucre dans mon café 

-          Du  sucre ! tu es sûre que c’est bon pour le bébé ?

-          (sourire crispé) Oh mais pas d’inquiétude, je n’ai pas de diabète gestationnel

-       (pensée intérieure) Bien-sûr morue, je veux bien accepter des coups de fouets pour tentative d’infanticide in utero à coup de glucides, mais seulement si en échange on promulgue une loi qui interdirait l’accès au site Doctissimo à ceux de ton espèce cad les moins de 80 de QI.

Le matin au petit dej alors que je m’asseyais avec le seul être de la table avec lequel j’avais envie de converser : un pot de Nutella de un kilo.

-          Hiiiiiiii, mais attends tu as vu l’étiquette ? regarde comme c’est gras ! et avec du beurre en plus sur une tartine, non mais t’es malade !!!

-          (sourire de salope démoniaque) Bouh non penses tu, j’en suis à mon 7ème pot et à mon 7ème kilo, donc ça va, j’ai encore de la marge.

-          (pensée intérieure)  En voilà une réflexion pleine de bon sens  de ta part, toi qui parais avoir un fœtus de 6 mois dans chaque fesse et des nibards individuellement plus gros que le Bide Himself.

Mais le meilleur pour la fin reste une histoire sans parole : alors que je baladais le Bide dans le coin cuisine pour lui faire prendre l’air, une rombière un peu imbibée, à qui je n’avais jamais adressé la parole, s’approche de moi, me coince dans une impasse, me demande si « elle peut dire bonjour au bébé » et, sans attendre la réponse,…..me fait un  BISOU SUR LE BIDE.

Non non, vous ne rêvez pas, on parle bien de cet endroit là, situé à 10 cm au dessus de ma fouffe.

Un instant fugace qui aurait mérité dans la seconde un bon coup de genou dans le pif, mais qui m’a tellement laissée pantoise que je n’ai pas réagi….jusqu’à ce qu’elle se retourne et qu’elle tombe nez à pectoral avec un chéri dont les yeux noirs renfermaient plus de flammes de l’enfer que moi face à une tentative de resquillage de ma place en fil d’attente ouater. Une petite vengeance par procuration qui a permis d’éloigner durablement cette bidophile complètement perverse.

Verdict :

Victoire (avec appel à un chéri quand même) de la femme enceinte qui a su rester cordiale malgré la flopée de noms d’oiseaux et autres scènes sanglantes qui lui ont traversé l’esprit à chaque violation de l’espace vital du Bide.

Bref, j'ai été à un mariage enceinte de 7 mois....

3 juillet 2012

Le Bide et les gens

Si vous avez été copines de bide ou ex-copines de bide, vous avez dû remarquer, avec votre esprit vif et acéré de femme enceinte, que les gens ne se comportaient pas comme d’habitude avec vous.

J’ai déjà un tempérament plutôt sensible et observateur à la base. D’aucun dira que c’est une qualité, d’autres (le chéri par exemple), un gros défaut qui fait de moi une concierge un peu psychopathe. Mais, quoi qu’il en soit, je ne peux pas m’en empêcher. Je « ressens » le langage non verbal, je capte les attitudes. Bref, je mate les gens et j’interprète. A tort, à raison et à travers.

Autant vous dire qu’avec mes hormones qui pètent actuellement les plafonds, je me sens comme la meuf chauve dans Minority Report. Une vraie éponge.

Alors je chouine. Tout le temps. Hier on est allés voir « Ce qui vous attend si vous attendez un enfant ». Et ben, j’ai chouiné. J’ai chouiné quand c’était drôle, j’ai chouiné quand elle a perdu son bébé, et j’ai chouiné aussi quand elles ont toutes accouché. Alors que ce film, c’était objectivement une grosse daube.

Aujourd’hui, en centre commercial (les 4 Temps 4 jours après le début des soldes), on a croisé un type aveugle tout paumé. Il butait devant nous partout avec sa canne sans trouver son chemin. Alors super chéri l’a pris sous son bras et l’a guidé jusqu’au tram. Quand il l’a laissé, il m’a raconté qu’il lui semblait que c’était pas un aveugle de naissance car il avait l’air tout perdu, mais qu’il osait pas demander. Bouh la la qu’est ce que j’ai chouiné.

Mais je ne suis pas devenue Soeur Poukk Theresa pour autant. Parfois, paradoxalement, je me transforme, le temps d’un instant, en démon. Par exemple, on a croisé un mendiant au milieu des flux d’escalator, a genou les bras en croix avec les yeux fermés et un air misérable très travaillé de circonstance. Et ben celui là, j’ai juste eu envie de lui faire un high kick balayette dans sa tronche. Ou quand je faisais la queue pour aller aux chiottes et qu’une femme surchargée sur le plan pondéral a voulu me passer d’autorité devant (genre je me tiens élégamment la fouffe comme si j’allais me faire dessus, je fais semblant de te demander, mais je passe quand même)…et a timidement reculé après avoir entraperçu, au fond du noir de mes yeux, les flammes de l’enfer et ce qui l’attendait si jamais elle franchissait la porte du trône avant moi.

Bref, passant rapidement sur les autres moments de chouine de la journée (quand on a regardé un truc sur les animaux à la télé, ou quand j’ai raconté qu’en ce moment je n’arrêtais pas de chouiner), je voulais surtout dire que mes capacités sensorielles étaient décuplées.

Et alors là, être sphérique et porter la vie, c’est juste énorme en termes d’observation de comportement humain.

J’avais déjà évoqué le fait que les gens n’avaient globalement rien contre donner de leur confort, mais que tu pouvais aller joyeusement te faire voir pour ce qui est de donner de leur temps. Mais ça n’est pas la seule chose que j’ai observée. Il y a des catégories. Que j’ai généralement identifiées dans le métro.

Il y a la catégorie de gens qui te regardent comme la huitième merveille du monde. Hommes ou femmes confondus, ils ont les yeux rivés sur le Bide, écarquillés, fascinés et peuvent passer 5 minutes comme ça, l’air con. Là, tu as juste l’impression que malgré ta vie passée de débauche et tes moments démoniaques, tu viens d’être canonisée grâce au Gnome.

Il y a les hommes effrayés. De ceux qui rentrent en trombe dans la rame alors que tu es debout et t’effleurent le Bide (car le Bide se cogne partout), puis sautent d’un bond en arrière en s’apercevant du crime de lèse majesté et s’excusant une bonne centaine de fois, tout en mettant 5 minutes à s’en remettre.

Il y a les autres baleines. Celles qui te sourient, l’air entendu genre « oui, j’ai bien vu qu’on était copines de bide ». D’autres, plus froides, qui regardent méthodiquement si t’es pas un peu enceinte du cul aussi, si tu as l’air bouffi, ou tout ce qui peut leur permettre de comparer.

Il y a les hommes dégoutés. Ceux qui pensent visiblement que la grossesse est juste une chose ignoble. Que tu es d’ailleurs un peu dégoutante avec ton ballon de baudruche qui trône, arrogant, sur tes genoux. Ceux là te regardent longuement de la tête au pied, avec une bouche pincée, et légèrement tombante, tout en s’arrêtant régulièrement au milieu avec un léger retroussement de lèvres annonçant le vomito, là, tout proche.

Il y a les ex pétasses. Celles qui te regardaient avec dédain quand tu étais dans la catégorie femelle au ventre plat et donc potentiellement une rivale. Et qui deviennent soudainement ultra sympas et empathiques dès que tu te traînes ton cubi car tu es sortie du marché. Les vendeuses de magasins de gonzesse représentent bien cette catégorie là (nan du tout, c’est pas mon genre de faire des stéréotypes). C’est vrai que souvent, la vendeuse de magasin en place, c’est ça :

Là, j’ai droit à ma cabine perso prioritaire, à des allers retours inquiets et chaleureux pour voir si j’y ai pas accouché entre deux essais de t-shirt et à des pluies de compliments quand je sors, même avec l’air d’avoir siphonné une bouteille d’hélium. Au boulo aussi, certaines, qui me croisaient en me disant bonjour en me regardant les chaussures la bouche en cul de poule plutôt que ma tronche, ont soudainement appris à sourire. Mieux, elles prennent de mes nouvelles et trouvent que non, vraiment, je suis radieuse.

Enfin, il y a les reluqueurs professionnels. Ceux qui te voient de dos dans la rue et que tu sens te dépasser terminant allègrement de te reluquer le cul, ou ceux dans le métro qui te détaillent la tronche et tes nouveaux obus de compet’, avec un demi sourire graveleux en attendant que tu te lèves pour voir le reste.

Et voir leur air piteux quand leur regard croise enfin le Bide, c’est juste ton petit moment Nutella de la journée (avec celui du matin, le vrai) : ça n’a pas de prix.

30 juin 2012

Les méthodes et les positions d’accouchement

J’ai toujours été une pète couille qui en faisait qu’à sa tête et de préférence pas comme tout le monde. J’ai donc décidé d’accoucher conformément à la position qui me paraîtrait la plus adaptée le jour J…et qui ne sera pas forcément la fameuse position gynécologique. Assise, sur le côté ou accroupie, je n’ai pas encore décidé (pète couille j’ai dit). La question primordiale reste quand même de savoir si on me laissera faire (information que j’obtiendrai lors des séances de préparation à l’accouchement de la maternité). Mais si c’est le cas, j’aimerai faire ça comme je le sens le jour J.

Evidemment, cette réflexion qui paraît un peu saugrenue à la base n’est pas issue d’un court-circuit entre mes neurones. J’ai lu quelques trucs. Elle a mis du temps à fomenter. Et je suis passée par tout un tas d’idée à la con avant d’en arriver là.

A la base, mon besoin de légitimer et d’expliquer tout. Mais aussi ma crainte non pas de la douleur le jour J, mais d’exploser mon auguste assise pour une très longue période.

J’entendais ou lisais tellement de témoignages sur l’épisiotomie, les cicatrices mal résorbées et j’en passe…que je me suis très sérieusement intéressée au sujet. Je me suis demandé si l’épisio était réellement indispensable De fil en aiguille (rhôôôô le mauvais jeu de mots !), je suis tombée sur différents articles à caractère plus ou moins scientifiques dénonçant les taux d’épisio trop élevés et pratiqués systématiquement pour accélérer le travail (selon l’OMS http://apps.who.int/rhl/pregnancy_childbirth/childbirth/2nd_stage/jlcom/fr/index.html et d’autres articles qui défendent un taux « normal » bien inférieur aux taux actuellement observés en France).

Je suis plutôt admirative du corps médical, surtout celui en milieu hospitalier et plutôt confiante dans sa capacité à nous maintenir en bonne santé. Mais je crois aussi à mon instinct. Et je me disais que merde et comme dirait mon père, les femmes accouchent depuis des millénaires. Et la société de consommation et le concept d’usine à bébé commençait à faire son chemin dans ma tête dans le sens négatif du terme.

J’ai donc vécu une période bourrique où j’avais décidé d’envoyer mon pied dans la tronche de quiconque s’approcherait de moi avec une paire de ciseau ou un scalpel (un bon exemple d’idée à la con…). Je me prenais à rêver de pondre toute seule chez moi dans un retour primitif absolu à mon stade animal (oui, je sais, je suis ingérable).

Et puis à force de lire des choses sur la préparation du périnée, j’ai un peu assoupli mon point de vue (rhôôôô le mauvais jeu de mot bis !). Entre instinct et médicalisation, pourquoi toujours tout opposer et pourquoi partir du principe que je ne vais pas être écoutée le jour J ? Le tout sera peut-être d’éviter de hurler telle une hystérique désagréable qu’on me foute la paix ou que l’on fasse comme JE l’ai décidé. Je me mets à la place de ces pauvres SF, c’est quand même pas cool et ça n’incite pas à la coopération. J’ai donc laissé tomber cette tactique de pétasse.

Alors j’ai continué à lire. J’ai compris que parfois, mieux valait une coupure propre qu’une grosse déchirure.  Et je suis me suis intéressée à l’histoire et la sociologie de l’accouchement racontant que les femmes, par le passé ou en d’autres lieux géographiques, n’accouchaient pas en position gynécologique mais assises, debout, accroupies... De manière concomitante à ça, j’ai commencé à de moins en moins me sentir bien sur le dos. Sensations de pesanteurs et surtout d’étouffement. Je me demandais comment être au top de mes abdos dans une position où je me sentais déjà, à 6 mois, franchement prête à rendre mon dernier souffle. J’ai élargi en toute logique mes lectures aux différentes positions d’accouchement.

Et je suis tombée sur les écrits du Dr De Gasquet. Deux ouvrages pour être exacte :

« Périnée, arrêtons le massacre ! »

perinee-arretons-le-massacre-

et

« Méthodes d’accouchement du Dr.De Gasquet ».   

9782501078054-G

Grâce à ces bouquins, c’est comme si toutes les pièces du puzzle s’imbriquaient d’un coup.

J’ai quand même débuté la lecture en me demandant si j’avais bien fait de m’acheter ces livres. Le constat était encore pire que je ne l’imaginais. Non seulement selon elle, on se déglinguait allègrement le périnée le jour J alors qu’il y avait des choses à faire pour l’éviter, mais ce dernier était probablement l’un des muscles socles de notre équilibre corporel. Son atteinte pouvait entraîner des saloperies à court terme que l’on connaît…mais aussi à long terme avec des effets boomerangs parfois sur des dizaines d’année.

Je me suis dit que je préférais finalement ne rien savoir si le couperet devait tomber sans que je puisse y faire grand-chose à part acheter l’huile de massage Weleda (idée de merde n°2+je suis une girouette de première).

Puis j’ai compris après lecture plus approfondie que les probabilités de se déglinguer le fondement avaient, selon ce médecin et selon d’autres, un lien étroit avec la position gynécologique d’accouchement même. Je ne reviendrai pas sur sa démonstration que je ne ferais d’ailleurs que transmettre grossièrement et de manière probablement erronée. Autant conseiller de lire le livre directement.

Je vais juste poser une question simple afin que tout le monde puisse comprendre : ça te viendrait à l'idée d'aller couler un bronze  allongée ??!

Mon ressenti était donc pas si mal : allongées apparemment, non seulement on a une capacité d’expulsion de brêles (poumons compressés), mais en plus niveau anatomique, le passage frayé est tout sauf naturel. Autrement-dit, ce n’est pas juste le bébé qui exerce une pression de titan sur ton pauvre cul, ce sont tous les organes de ton tronc avec. Donc je te fais pas de dessin : abdos et respiration sous-utilisés + sur-pression du bordel = probabilité accrue que ça pète (forceps, ventouses, épisio, déchirures, luxation du coccyx et vrillage du bassin…Chouettos !).

Pourquoi ce choix malgré tout en France ? Je vois des explications partagées. Une part du paradigme médical dominant certes, qui a opté pour ça surtout parce que ça facilitait le travail de suivi (qui est évidemment la priorité surtout si il y a pépin). Mais une part de nous aussi. Plus ça va, plus on opte pour la facilité, déléguer, se faire assister…Et plus on a tendance à se reposer sur les autres sans se questionner sur le pourquoi de certaines pratiques.

Rien de plus dédouanant finalement que de s’avachir les 4 fers en l’air avec une bonne péridurale et d’attendre que ça passe. Non ! Pas taper les mamans qui en ont bavé ! Je caricature toujours dans la provoc bien sûr. Quand on devient primipare et/ou quand on a à faire à des professionnels, on se laisse guider et c’est bien normal. D’ailleurs, l’esprit ambiant ne nous incite pas vraiment à être proactives. On est cadrées dès le départ par la médicalisation, parfois infantilisées. Et finalement on ne se pose même pas la question de savoir si il y a d’autres manières de concevoir les choses, aussi parce qu’on ne nous informe pas suffisamment à ce propos. Alors que bordel, c’est quand même notre corps et notre bébé ! A ce moment là, j’étais encore dans une petite phase de révolte. Rendez-moi mon libre arbitre !

J’ai un peu galéré pour ranger la Poukk punk et ado à nouveau dans sa boite. Quand elle sort celle là, elle réfléchit plus, elle fonce dans le tas.

Et j’ai quand même réussi à nuancer un peu les responsabilités : oui, il y a des maternités qui commencent à informer (avec notamment la multiplication des salles natures et une ouverture de plus en plus importante à d’autres modes d’accouchement) et oui, il y a des futures mamans qui de plus en plus, vont chercher l’info afin d’organiser les choses comme elles le sentent. A noter cependant qu’il s’agit encore majoritairement de multipares riches de leur expériences passées et qui savent donc, pour les grossesses suivantes ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne veulent plus. Mais beaucoup plus rarement de primipares. Forcément -et je suis bien placée pour le savoir- on est paumées, on ne sait pas ce qui nous attend et on a besoin d’être accompagnées. Mon exception ne repose finalement que sur mon côté geek (je traîne sur le net en permanence et donc je suis un peu tombée par hasard sur ces thèmes au départ) et princesse à la fois (mon cul, j’y tiens, et je veux le conserver quasi en l’état).

Epilogue :

Après toutes ces réflexions capilotractées, j’ai eu mon rdv du 7ème mois. Un moment plein de bonnes nouvelles car mon état s’était largement amélioré depuis la fois précédente. Le gnome a décidé qu’il était peinard en hamac et bien haut (dixit : en siège au niveau de mon nombril) et j’avais l’impression de revivre et de pouvoir gambader (un peu lourdement quand même) à nouveau. Le matos a été constaté comme étant « satisfaisant » (i.e. la dizaine de contractions par jour de ce mois dernier étaient juste des blagoublagues). J’avais compris par ailleurs qu’elles étaient dues à ce petit zouave qui parfois titillait un peu trop son habitacle…donc rien de grave ni de culpabilisant.

Et puis j’ai osé la question : « Que pensez-vous des positions d’accouchement autre que la position gynéco ici ? ». Réponse « ah ? euh…bon. On est pas trop ouverts à ça ici. A vrai dire, il n’y a qu’une sage femme qui pratique et faut tomber dessus ».

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Mmmmmh…donc j’ai plus qu’à aller me rhabiller. Ou alors repenser peut-être à ma tactique de pétasse ?

To be continued….

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