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Faites des gosses !
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  • Un blog peu conformiste sur la grossesse d'une fille, croisement entre la pintade de compet' et the Big Lebowski. Les anecdotes drôles, les soupes à la grimace, le tout sur un ton non politiquement correct. Terroristes de la Mère Parfaite s'abstenir !
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30 juin 2012

Les méthodes et les positions d’accouchement

J’ai toujours été une pète couille qui en faisait qu’à sa tête et de préférence pas comme tout le monde. J’ai donc décidé d’accoucher conformément à la position qui me paraîtrait la plus adaptée le jour J…et qui ne sera pas forcément la fameuse position gynécologique. Assise, sur le côté ou accroupie, je n’ai pas encore décidé (pète couille j’ai dit). La question primordiale reste quand même de savoir si on me laissera faire (information que j’obtiendrai lors des séances de préparation à l’accouchement de la maternité). Mais si c’est le cas, j’aimerai faire ça comme je le sens le jour J.

Evidemment, cette réflexion qui paraît un peu saugrenue à la base n’est pas issue d’un court-circuit entre mes neurones. J’ai lu quelques trucs. Elle a mis du temps à fomenter. Et je suis passée par tout un tas d’idée à la con avant d’en arriver là.

A la base, mon besoin de légitimer et d’expliquer tout. Mais aussi ma crainte non pas de la douleur le jour J, mais d’exploser mon auguste assise pour une très longue période.

J’entendais ou lisais tellement de témoignages sur l’épisiotomie, les cicatrices mal résorbées et j’en passe…que je me suis très sérieusement intéressée au sujet. Je me suis demandé si l’épisio était réellement indispensable De fil en aiguille (rhôôôô le mauvais jeu de mots !), je suis tombée sur différents articles à caractère plus ou moins scientifiques dénonçant les taux d’épisio trop élevés et pratiqués systématiquement pour accélérer le travail (selon l’OMS http://apps.who.int/rhl/pregnancy_childbirth/childbirth/2nd_stage/jlcom/fr/index.html et d’autres articles qui défendent un taux « normal » bien inférieur aux taux actuellement observés en France).

Je suis plutôt admirative du corps médical, surtout celui en milieu hospitalier et plutôt confiante dans sa capacité à nous maintenir en bonne santé. Mais je crois aussi à mon instinct. Et je me disais que merde et comme dirait mon père, les femmes accouchent depuis des millénaires. Et la société de consommation et le concept d’usine à bébé commençait à faire son chemin dans ma tête dans le sens négatif du terme.

J’ai donc vécu une période bourrique où j’avais décidé d’envoyer mon pied dans la tronche de quiconque s’approcherait de moi avec une paire de ciseau ou un scalpel (un bon exemple d’idée à la con…). Je me prenais à rêver de pondre toute seule chez moi dans un retour primitif absolu à mon stade animal (oui, je sais, je suis ingérable).

Et puis à force de lire des choses sur la préparation du périnée, j’ai un peu assoupli mon point de vue (rhôôôô le mauvais jeu de mot bis !). Entre instinct et médicalisation, pourquoi toujours tout opposer et pourquoi partir du principe que je ne vais pas être écoutée le jour J ? Le tout sera peut-être d’éviter de hurler telle une hystérique désagréable qu’on me foute la paix ou que l’on fasse comme JE l’ai décidé. Je me mets à la place de ces pauvres SF, c’est quand même pas cool et ça n’incite pas à la coopération. J’ai donc laissé tomber cette tactique de pétasse.

Alors j’ai continué à lire. J’ai compris que parfois, mieux valait une coupure propre qu’une grosse déchirure.  Et je suis me suis intéressée à l’histoire et la sociologie de l’accouchement racontant que les femmes, par le passé ou en d’autres lieux géographiques, n’accouchaient pas en position gynécologique mais assises, debout, accroupies... De manière concomitante à ça, j’ai commencé à de moins en moins me sentir bien sur le dos. Sensations de pesanteurs et surtout d’étouffement. Je me demandais comment être au top de mes abdos dans une position où je me sentais déjà, à 6 mois, franchement prête à rendre mon dernier souffle. J’ai élargi en toute logique mes lectures aux différentes positions d’accouchement.

Et je suis tombée sur les écrits du Dr De Gasquet. Deux ouvrages pour être exacte :

« Périnée, arrêtons le massacre ! »

perinee-arretons-le-massacre-

et

« Méthodes d’accouchement du Dr.De Gasquet ».   

9782501078054-G

Grâce à ces bouquins, c’est comme si toutes les pièces du puzzle s’imbriquaient d’un coup.

J’ai quand même débuté la lecture en me demandant si j’avais bien fait de m’acheter ces livres. Le constat était encore pire que je ne l’imaginais. Non seulement selon elle, on se déglinguait allègrement le périnée le jour J alors qu’il y avait des choses à faire pour l’éviter, mais ce dernier était probablement l’un des muscles socles de notre équilibre corporel. Son atteinte pouvait entraîner des saloperies à court terme que l’on connaît…mais aussi à long terme avec des effets boomerangs parfois sur des dizaines d’année.

Je me suis dit que je préférais finalement ne rien savoir si le couperet devait tomber sans que je puisse y faire grand-chose à part acheter l’huile de massage Weleda (idée de merde n°2+je suis une girouette de première).

Puis j’ai compris après lecture plus approfondie que les probabilités de se déglinguer le fondement avaient, selon ce médecin et selon d’autres, un lien étroit avec la position gynécologique d’accouchement même. Je ne reviendrai pas sur sa démonstration que je ne ferais d’ailleurs que transmettre grossièrement et de manière probablement erronée. Autant conseiller de lire le livre directement.

Je vais juste poser une question simple afin que tout le monde puisse comprendre : ça te viendrait à l'idée d'aller couler un bronze  allongée ??!

Mon ressenti était donc pas si mal : allongées apparemment, non seulement on a une capacité d’expulsion de brêles (poumons compressés), mais en plus niveau anatomique, le passage frayé est tout sauf naturel. Autrement-dit, ce n’est pas juste le bébé qui exerce une pression de titan sur ton pauvre cul, ce sont tous les organes de ton tronc avec. Donc je te fais pas de dessin : abdos et respiration sous-utilisés + sur-pression du bordel = probabilité accrue que ça pète (forceps, ventouses, épisio, déchirures, luxation du coccyx et vrillage du bassin…Chouettos !).

Pourquoi ce choix malgré tout en France ? Je vois des explications partagées. Une part du paradigme médical dominant certes, qui a opté pour ça surtout parce que ça facilitait le travail de suivi (qui est évidemment la priorité surtout si il y a pépin). Mais une part de nous aussi. Plus ça va, plus on opte pour la facilité, déléguer, se faire assister…Et plus on a tendance à se reposer sur les autres sans se questionner sur le pourquoi de certaines pratiques.

Rien de plus dédouanant finalement que de s’avachir les 4 fers en l’air avec une bonne péridurale et d’attendre que ça passe. Non ! Pas taper les mamans qui en ont bavé ! Je caricature toujours dans la provoc bien sûr. Quand on devient primipare et/ou quand on a à faire à des professionnels, on se laisse guider et c’est bien normal. D’ailleurs, l’esprit ambiant ne nous incite pas vraiment à être proactives. On est cadrées dès le départ par la médicalisation, parfois infantilisées. Et finalement on ne se pose même pas la question de savoir si il y a d’autres manières de concevoir les choses, aussi parce qu’on ne nous informe pas suffisamment à ce propos. Alors que bordel, c’est quand même notre corps et notre bébé ! A ce moment là, j’étais encore dans une petite phase de révolte. Rendez-moi mon libre arbitre !

J’ai un peu galéré pour ranger la Poukk punk et ado à nouveau dans sa boite. Quand elle sort celle là, elle réfléchit plus, elle fonce dans le tas.

Et j’ai quand même réussi à nuancer un peu les responsabilités : oui, il y a des maternités qui commencent à informer (avec notamment la multiplication des salles natures et une ouverture de plus en plus importante à d’autres modes d’accouchement) et oui, il y a des futures mamans qui de plus en plus, vont chercher l’info afin d’organiser les choses comme elles le sentent. A noter cependant qu’il s’agit encore majoritairement de multipares riches de leur expériences passées et qui savent donc, pour les grossesses suivantes ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne veulent plus. Mais beaucoup plus rarement de primipares. Forcément -et je suis bien placée pour le savoir- on est paumées, on ne sait pas ce qui nous attend et on a besoin d’être accompagnées. Mon exception ne repose finalement que sur mon côté geek (je traîne sur le net en permanence et donc je suis un peu tombée par hasard sur ces thèmes au départ) et princesse à la fois (mon cul, j’y tiens, et je veux le conserver quasi en l’état).

Epilogue :

Après toutes ces réflexions capilotractées, j’ai eu mon rdv du 7ème mois. Un moment plein de bonnes nouvelles car mon état s’était largement amélioré depuis la fois précédente. Le gnome a décidé qu’il était peinard en hamac et bien haut (dixit : en siège au niveau de mon nombril) et j’avais l’impression de revivre et de pouvoir gambader (un peu lourdement quand même) à nouveau. Le matos a été constaté comme étant « satisfaisant » (i.e. la dizaine de contractions par jour de ce mois dernier étaient juste des blagoublagues). J’avais compris par ailleurs qu’elles étaient dues à ce petit zouave qui parfois titillait un peu trop son habitacle…donc rien de grave ni de culpabilisant.

Et puis j’ai osé la question : « Que pensez-vous des positions d’accouchement autre que la position gynéco ici ? ». Réponse « ah ? euh…bon. On est pas trop ouverts à ça ici. A vrai dire, il n’y a qu’une sage femme qui pratique et faut tomber dessus ».

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Mmmmmh…donc j’ai plus qu’à aller me rhabiller. Ou alors repenser peut-être à ma tactique de pétasse ?

To be continued….

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