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Faites des gosses !
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  • Un blog peu conformiste sur la grossesse d'une fille, croisement entre la pintade de compet' et the Big Lebowski. Les anecdotes drôles, les soupes à la grimace, le tout sur un ton non politiquement correct. Terroristes de la Mère Parfaite s'abstenir !
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3 juillet 2012

Le Bide et les gens

Si vous avez été copines de bide ou ex-copines de bide, vous avez dû remarquer, avec votre esprit vif et acéré de femme enceinte, que les gens ne se comportaient pas comme d’habitude avec vous.

J’ai déjà un tempérament plutôt sensible et observateur à la base. D’aucun dira que c’est une qualité, d’autres (le chéri par exemple), un gros défaut qui fait de moi une concierge un peu psychopathe. Mais, quoi qu’il en soit, je ne peux pas m’en empêcher. Je « ressens » le langage non verbal, je capte les attitudes. Bref, je mate les gens et j’interprète. A tort, à raison et à travers.

Autant vous dire qu’avec mes hormones qui pètent actuellement les plafonds, je me sens comme la meuf chauve dans Minority Report. Une vraie éponge.

Alors je chouine. Tout le temps. Hier on est allés voir « Ce qui vous attend si vous attendez un enfant ». Et ben, j’ai chouiné. J’ai chouiné quand c’était drôle, j’ai chouiné quand elle a perdu son bébé, et j’ai chouiné aussi quand elles ont toutes accouché. Alors que ce film, c’était objectivement une grosse daube.

Aujourd’hui, en centre commercial (les 4 Temps 4 jours après le début des soldes), on a croisé un type aveugle tout paumé. Il butait devant nous partout avec sa canne sans trouver son chemin. Alors super chéri l’a pris sous son bras et l’a guidé jusqu’au tram. Quand il l’a laissé, il m’a raconté qu’il lui semblait que c’était pas un aveugle de naissance car il avait l’air tout perdu, mais qu’il osait pas demander. Bouh la la qu’est ce que j’ai chouiné.

Mais je ne suis pas devenue Soeur Poukk Theresa pour autant. Parfois, paradoxalement, je me transforme, le temps d’un instant, en démon. Par exemple, on a croisé un mendiant au milieu des flux d’escalator, a genou les bras en croix avec les yeux fermés et un air misérable très travaillé de circonstance. Et ben celui là, j’ai juste eu envie de lui faire un high kick balayette dans sa tronche. Ou quand je faisais la queue pour aller aux chiottes et qu’une femme surchargée sur le plan pondéral a voulu me passer d’autorité devant (genre je me tiens élégamment la fouffe comme si j’allais me faire dessus, je fais semblant de te demander, mais je passe quand même)…et a timidement reculé après avoir entraperçu, au fond du noir de mes yeux, les flammes de l’enfer et ce qui l’attendait si jamais elle franchissait la porte du trône avant moi.

Bref, passant rapidement sur les autres moments de chouine de la journée (quand on a regardé un truc sur les animaux à la télé, ou quand j’ai raconté qu’en ce moment je n’arrêtais pas de chouiner), je voulais surtout dire que mes capacités sensorielles étaient décuplées.

Et alors là, être sphérique et porter la vie, c’est juste énorme en termes d’observation de comportement humain.

J’avais déjà évoqué le fait que les gens n’avaient globalement rien contre donner de leur confort, mais que tu pouvais aller joyeusement te faire voir pour ce qui est de donner de leur temps. Mais ça n’est pas la seule chose que j’ai observée. Il y a des catégories. Que j’ai généralement identifiées dans le métro.

Il y a la catégorie de gens qui te regardent comme la huitième merveille du monde. Hommes ou femmes confondus, ils ont les yeux rivés sur le Bide, écarquillés, fascinés et peuvent passer 5 minutes comme ça, l’air con. Là, tu as juste l’impression que malgré ta vie passée de débauche et tes moments démoniaques, tu viens d’être canonisée grâce au Gnome.

Il y a les hommes effrayés. De ceux qui rentrent en trombe dans la rame alors que tu es debout et t’effleurent le Bide (car le Bide se cogne partout), puis sautent d’un bond en arrière en s’apercevant du crime de lèse majesté et s’excusant une bonne centaine de fois, tout en mettant 5 minutes à s’en remettre.

Il y a les autres baleines. Celles qui te sourient, l’air entendu genre « oui, j’ai bien vu qu’on était copines de bide ». D’autres, plus froides, qui regardent méthodiquement si t’es pas un peu enceinte du cul aussi, si tu as l’air bouffi, ou tout ce qui peut leur permettre de comparer.

Il y a les hommes dégoutés. Ceux qui pensent visiblement que la grossesse est juste une chose ignoble. Que tu es d’ailleurs un peu dégoutante avec ton ballon de baudruche qui trône, arrogant, sur tes genoux. Ceux là te regardent longuement de la tête au pied, avec une bouche pincée, et légèrement tombante, tout en s’arrêtant régulièrement au milieu avec un léger retroussement de lèvres annonçant le vomito, là, tout proche.

Il y a les ex pétasses. Celles qui te regardaient avec dédain quand tu étais dans la catégorie femelle au ventre plat et donc potentiellement une rivale. Et qui deviennent soudainement ultra sympas et empathiques dès que tu te traînes ton cubi car tu es sortie du marché. Les vendeuses de magasins de gonzesse représentent bien cette catégorie là (nan du tout, c’est pas mon genre de faire des stéréotypes). C’est vrai que souvent, la vendeuse de magasin en place, c’est ça :

Là, j’ai droit à ma cabine perso prioritaire, à des allers retours inquiets et chaleureux pour voir si j’y ai pas accouché entre deux essais de t-shirt et à des pluies de compliments quand je sors, même avec l’air d’avoir siphonné une bouteille d’hélium. Au boulo aussi, certaines, qui me croisaient en me disant bonjour en me regardant les chaussures la bouche en cul de poule plutôt que ma tronche, ont soudainement appris à sourire. Mieux, elles prennent de mes nouvelles et trouvent que non, vraiment, je suis radieuse.

Enfin, il y a les reluqueurs professionnels. Ceux qui te voient de dos dans la rue et que tu sens te dépasser terminant allègrement de te reluquer le cul, ou ceux dans le métro qui te détaillent la tronche et tes nouveaux obus de compet’, avec un demi sourire graveleux en attendant que tu te lèves pour voir le reste.

Et voir leur air piteux quand leur regard croise enfin le Bide, c’est juste ton petit moment Nutella de la journée (avec celui du matin, le vrai) : ça n’a pas de prix.

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