Les essais
Les essais
L’avantage de commencer un peu tard, c’est qu’on a eu le temps de constater qu’on a des pètes au casque...et ailleurs. Traduction : je savais que j’avais les ovaires feignasses. Ils pondent, mais quand ça leur chante et sont pas vraiment regardants sur la qualité. En octobre 2011, alors que la décision était prise de « commencer les essais », je savais qu’un protocole ultra contraignant de médocs et de suivi m’attendait. Non seulement les multiples piqûres, examens et rdv médicaux me donnaient déjà l’impression d’être un rat de laboratoire (parce qu’il faut savoir doser sous peine de se retrouver octomum). Mais disons le franchement : niveau spontanéité, y a quand même mieux. Moi qui voyais ça comme LE truc naturel par excellence, ça partait mal.
Octomum avant
Octomum après
Pourtant, j’étais à une semaine du début du traitement lorsque j’ai commencé à ressentir des trucs bizarres. Ca a débuté dans le métro. Un soir je me suis sentie ultra incommodée par une odeur d’encre jusqu’à ce que je me rende compte qu’un gosse jouait avec un stylo plume... mais à 3 mètres de moi. Le lendemain, lorsque je suis passée entre deux ascenseurs et que j’ai eu droit à l’odeur fermentée d’un lieu ne disposant pas de toilettes mais faisant quand même office de, j’ai cru que j’allais rendre ma barre céréale. Et puis il y a eu mes seins. Un peu plus gros, un peu plus douloureux. Mais dans ma grande naïveté (on m’avait tellement répété que sans traitement, je n’y arriverai pas), je n’y ai pas plus prêté attention. Et puis est venu le we où je me suis pris une bonne cuite. Le lendemain, j’étais hyper vaseuse. Mais pas la mélasse de la cuite du lendemain habituelle. Non, il y avait autre chose. Et là, ça m’a mis la puce à l’oreille. J’ai fait le lien avec le reste des signes, puis un test. Il était positif.
Alors évidemment, je ne me suis pas sentie particulièrement fière de l’avoir baptisé au rhum. Mais on se rassure vite : c’est pas top bien sûr. Mais au départ, sans liaison placentaire, l’affaire n’est pas si sérieuse. C’est donc un peu surprise mais sereine que j’ai entamé ma supposée troisième semaine. Réduction de la clope au minimum syndical avec la décision d’arrêter sous peu, annonce aux plus proches, j’ai commencé à me dire que ça y est, j’avais changé de trajectoire.